PROJET UI : Comment donner goûts à la culture aux classes populaires afin de faire évoluer leur vision du monde ?

Kevin Crespin
7 min readSep 15, 2020

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Problématique : Comment donner goûts à la littérature/la culture aux classes moyennes/populaires afin de faire évoluer leur vision du monde ? (que ça ne fasse plus peur)

Introduction et contexte

Escalader les marches de la réussite sociale peut entraîner quelques dommages collatéraux. Un certain décalage avec son milieu d’origine, par exemple. Et avec ses parents en particulier.

Cette problématique m’est venue de ma famille. Mes parents font parties de ces personnes qui ont arrêté l’école très tôt. Mon père a arrêté l’école à 16 ans et a commencé à faire des petits boulots. Ma mère a quitté l’école à 18 ans et a commencé à travailler à l’usine. Une trentaine d’années plus tard, ils sont tous les deux ouvriers dans une usine en Belgique, mon père est tisserand et ma mère contrôleuse de qualité.

Malgré le fait qu’ils aient arrêté l’école très tôt et l’absence de culture à la maison ils nous (ma grande soeur, mon petit frère et moi) ont toujours encouragé à faire de longues études, à lire, à apprendre, à s’intéresser aux choses, pour qu’on puisse “grimper dans l’échelle sociale” et pour qu’on “ne finissent pas ouvrier” pour reprendre leurs mots. Ils sont conscient que les études et les succès socioprofessionnels constituent un potentiel d’émancipation important.

Le monde intellectuel dans lequel je me développe est très différent de mon milieu d’origine, il n’est pas rare que la communication avec mes proches deviennent de plus en plus difficile. Même si ils me montre qu’ils sont fiers de moi, ils ne comprennent pas trop ce que je fais exactement. Je pense que ce décalage n’est pas seulement un problème lié à la connaissance et à la culture mais cela a quand même une grande importance. D’ou le fait que j’ai choisi de travailler sur cette problématique : Comment donner goûts à la littérature/la culture aux classes moyennes/populaires afin de faire évoluer leur vision du monde ?

Par ou commencer ?

Je pense que pour concrétiser ce qui est latent, il faut un élément déclencheur. Dans mon cas, cela a été la rencontre avec les parents d‘un ami. Ce sont des personnes très cultivés avec une grande ouverture d’esprit et un esprit critique. Chez eux il y avait une bibliothèque remplie de livres, de magazines, de journaux… Ce qui m’a donné envie de m’intéresser à la littérature, à aller voir des expos, à m’intéresser à l’art… Cette rencontre m’a ouvert l’esprit et ma donné envie d’un ailleurs que je ne connaissais pas mais que je percevais déjà confusément.

Recherches, chiffres…

La culture devrait relier les hommes entre eux, au lieu de cela, elle a tendance à les diviser. D’un côté, une culture jugée “bonne”, regroupant l’art, le théâtre, l’opéra, la musique classique et autour de laquelle gravitent les classes sociales les plus élevées. De l’autre, l’art populaire, celui des médias de masse et de la rue, sans référence historique lointaine, jugé par ces mêmes élites comme “mauvais”. Pourtant, nul besoin d’être éduqué pour qu’une oeuvre provoque des émotions chez son auditeur.

L’accessibilité de la culture :

OUI

  • Il faut être éduqué pour la comprendre
  • L’accès à la culture coûte cher
  • Les citadins sont privilégiés
  • C’est l’élite qui définit ce qu’est pour elle la culture

NON

  • L’accès à la culture est facilité
  • La culture est faite pour que tout le monde la comprenne
  • On ne peut pas donner une définition figée de la culture

Il faut être éduqué pour la comprendre :

Étude IFOP

  • 41% des diplômés ont vu une exposition une ou deux fois au cours des 12 derniers mois. Seulement 9% des non-diplômés
  • 45% des membres de la classe populaire et modeste considèrent la culture comme inaccessible

Les citadins sont privilégiés :

La France est empreinte d’une grande tradition, celle d’un état centralisé. Et la culture s’y inscrit : les plus grands musées français se trouvent à Paris (Le Louvre, musée d’Orsay, Centre Pompidou, Quai Branly…)

C’est l’élite qui définit généralement la culture :

Ce sont elles qui définissent ce qui est digne d’être un objet culturel.

Centres d’intérêt des milieux sociaux les plus aisés :
théâtre, peinture, opéra, musique classique.

Centres d’intérêt des classes moyenne et populaires :
le cinéma, la télévision, le rap, la musique pop, internet, le street art.

Idéation

Crazy Height

Idées

Par rapport à mes recherches je me suis rendu que ma cible allait être principalement des personnes de plus de 40 ans, vivant loin des lieux culturelles, ce sont des personnes qui manque d’éducation, elles considèrent la culture comme inaccessible et peut parfois être incompréhensible pour eux, ils ont des centres d’intérêts différents… Je me suis donc demandé qu’est ce qui pourrait plaire à ces personnes pour leur donner envie de s’intéresser à la culture. J’ai donc cherchais des lieux populaires ou ce types de personnes vont. Je me suis rendu compte qu’ils s’intéressaient principalement à des lieux ou ils peuvent y aller avec leurs enfants, comme le cirque, les petits événements populaire qui ont lieu dans leur ville ou village.

Ce qui m’a donné l’idée d’un genre de musée ambulant : Nomade et présent partout au pays, le Musée ambulant se déplace dans les villes et campagnes française afin d’offrir une expérience de découverte de la culture.

Les RS : un canal à ne pas négliger

Il y a un autre facteur à prendre en compte et à ne pas négliger : les réseaux sociaux. Mes parents utilisent Facebook depuis peu (3–4 ans). Ils partagent souvent des contenus qu’ils trouvent intéressent, ils ont l’impression d’apprendre de nouvelles choses grâce à eux mais malheureusement il ne s’agit pas toujours de contenus très intelligents. Comment faire en sortent qu’ils ne s’intéressent plus à ce genre de contenus mais qu’ils s’intéressent plutôt à des contenus en lien avec la culture, l’histoire, l’art…

QUELQUES INSPIRATIONS ET RÉFÉRENCES…

Inspirations littéraires :

DIDIER ERIBON : Retour à Reims
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d’origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l’histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d’une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie…

ANNIE ERNAUX : Les années
Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l’après-guerre à aujourd’hui. En même temps, elle inscrit l’existence dans une forme nouvelle d’autobiographie, impersonnelle et collective.

EDOUARD LOUIS : Qui a tué mon père
Chez ceux qui ont tout, je n’ai jamais vu de famille aller voir la mer pour fêter une décision politique, parce que pour eux la politique ne change presque rien. […] Pour les dominants, le plus souvent, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de construire sa personne. Pour nous, c’était vivre ou mourir.”

“Les livres, c’était le symbole de l’agression, de la vie qu’on aurait jamais. C’était le symbole des gens qui allaient étudier, lire, aller à l’université, ce que nous, on n’aurait jamais. Parce qu’on ne lisait pas et pour nous, un livre d’Hemingway, c’était plus dépriment qu’une image de Trump dans son salon. Au moins, le salon de Trump nous faisait rêver. Ma mère regardait des images comme celle la et se disait qu’un jour, elle serait riche comme ça. Alors qu’un livre c’était : « regarde cette vie qu’on n’aura jamais. »”

JACK LONDON : Martin Eden
Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d’Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d’une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l’embourgeoisement ne lui réussit pas… Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l’auteur, raconte la découverte d’une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l’œuvre met en péril l’identité de l’écrivain. Comment survivre à la gloire, et l’unir à l’amour, sans se perdre soi-même ? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.

Inspirations photographes :

BRUCE GILDEN
https://www.instagram.com/bruce_gilden/?hl=fr

SINNA NASSERI
Photographe au New York Times : il partage des vidéos/interviews d’américains lors de manifestations/mouvements sociaux

à voir ici : https://www.instagram.com/strange.victory/?hl=fr

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